vendredi 10 juin 2011

En cette triste période des déménagements

Le 1er juillet, c’est connu, au Québec on déménage ! On pacte nos p’tits pis on s’en va dans un autre logement.

Chaque année je me demande dans quelle sorte de société nous vivons. On « oublie » que trop souvent et volontairement d’amener notre chat, notre chien ou notre oiseau, pour diverses raisons : on a pris un logement plus petit, le propriétaire ne veut pas d’animaux dans son logement, on s’est rendu compte qu’on souffrait d’allergies, nous n’avons plus de temps pour nous occuper de nos animaux et les enfants ne s’en occupent pas non plus, on est tanné, ça coûte trop cher, etc. Quelles désolantes raisons !!! En fait, nous pourrions énumérer deux pleines pages de motifs pour lesquels les gens décident d’abandonner leur animal domestique. Et, force est de constater qu’aucun d’eux n’est moralement acceptable.

La décision d’adopter un animal de compagnie, quel que soit son genre, ne devrait pas être une décision prise sur un coup de tête ou sur un coup de cœur. Le chat et le chien peuvent tous les deux vivre pendant une vingtaine d'années, voire au-delà, un perroquet, une centaine d’année, un lapin, une dizaine (eh oui, j’ai eu un lapin-bélier qui a vécu au-delà de 7 ans !). Quand la décision d’adopter vous effleure l’esprit, posez-vous les questions fondamentales suivantes : Suis-je prêt(e) à vivre avec mon animal pendant toute sa vie ? Suis-je prêt(e) à lui prodiguer les soins dont il aura besoin s’il tombe malade ? À lui acheter des médicaments ? À lui donner la nourriture qui lui convient ? À lui fournir une litière propre, dans le cas d’un chat, ou à le marcher dehors tous les jours, si c’est un chien ? Est-ce que je dispose de l’espace nécessaire à son bien-être ? Si je dois déménager, pourrais-je facilement trouver un logement avec mon chat/chien ? Et si on refuse ma demande de logement, suis-je prête à considérer le fait de devoir regarder ailleurs ? Suis-je allergique ? Mes enfants, mon conjoint ou mon coloc sont-ils d’accord avec mon choix d’adopter ? Le chien ou le chat que j’adopte correspond-il à mon tempérament ? À celui de mes enfants ? (il y a des chiens qui ont besoin de plus d’espace, qui ne s’accommodent pas trop des enfants, qui sont plus nerveux, etc.). Voilà autant de questions qu’il est essentiel de se poser avant de considérer l’adoption. Les questions reliées à l’adoption d’un animal de compagnie devraient être prises aussi sérieusement que lorsqu’un couple décide d’avoir un enfant. Bon, je vous entends déjà me dire que ce n’est pas comparable. Mais relisez les points que je viens d’énumérer et dites-moi où est la différence ? Un animal domestique fait partie de la famille, de votre famille, toute sa vie, point final.

Je me questionne sur nos valeurs morales en tant que société... Comment peut-on adopter un chat, un chien ou autre et simplement l'abandonner quand on n'en veut plus ? Quel genre de message donne-t-on à nos enfants ? Qu'il est « correct » de se débarrasser d'un être vivant qu'on ne veut plus ? Quand viendra un jour où vous aussi serez considéré vieux et inutile, sera-t-il convenable et moralement acceptable qu'on ne veuille plus de vous et que l'on vous abandonne dans un hospice sans plus de regrets ? Rejetez-vous vos enfants parce qu'ils vous occasionnent des tracas ou des responsabilités dont vous ne voulez plus ?

Les Québécois auraient beaucoup à gagner à remettre en question leur sens des valeurs et celui qu'ils inculquent à leur progéniture. Il y eu un temps, pas si éloigné, où l'on prenait soin de notre famille, de nos proches, de nos animaux. On les respectait, on les aimait et on en prenait soin. Que s'est-il donc passé pour qu'une société, dans son ensemble, laisse tomber ses valeurs fondamentales de base pour privilégier l'individualisme, l'égocentrisme, le non respect, la négligence et le « je-m’en-foutisme »?

Il faudrait que l’on puisse arrêter de vouloir satisfaire nos petites envies subites, que l’on réfléchisse avant d’adopter, que l’on considère notre animal de compagnie comme un membre à part entière de notre famille et surtout, surtout, que l’on apprenne à nos enfants le sens du mot « responsabilité », en prêchant par l’exemple... 500 000 animaux abandonnés chaque année au Québec pour une population d'un peu moins de 8 millions d'habitants, c'est énorme !

Si vous êtes dans une situation où vous ne pouvez ABSOLUMENT plus garder votre animal de compagnie, s'il vous plaît, trouvez-lui un foyer où il sera désiré et aimé, ne l'abandonnez pas à son sort dehors. Il vous a aimé tout ce temps et vous aimerait toujours s'il pouvait demeurer avec vous. Le moindre que vous puissiez faire c'est de lui prouver que vous l'aimez aussi en lui trouvant un bon foyer.


« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose... » - Extrait du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry

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